Cancer de la pensée

On se réveille, certains jours
On cherche ses souliers
Ayant peur que ce soit pour toujours
Épuisés, on cherche sans savoir où chercher

On tente de tricoter serré
Nos souvenirs qui partent au vent
Laisse-moi me rappeler
Les souvenirs d’avant

Comme on est perdus!
À en chercher ses mots
À se sentir de trop
Il ne faut plus que ça continue

Ne plus être capable de distinguer ses amis
À soi-même se reconnaître
Aucune solution, aucun répis
Perdre ce combat malgré nos cris

Pour nous, nos décisions
C’est qui va penser
Qui va nous alimenter
Qui fera le pont

Des bouts de mémoires qui partent au vent
Le journal de nos actions qui s’effritent avec le temps
Jour après jour, où sont mes clés?
Celles qui me permettront de préserver ma pensée

Les passants ont été les visages aimés
Le temps qui est vide, à toute heure
Accueillir une nouvelle émotion, l’anxiété
Les malades qui sont contrôlés par la peur

Commencer à perdre la tête
Être encore là sans vraiment l’être
Comme un enterrement de vie
Qui dégénère petit à petit

C’est quand le cerveau ne pense plus
Que le savoir n’existe plus
Que nos corps deviennent transparents
À en devenir errants

Piégé dans un corps qui me trahit

Ce poème est le gagnant du Prix mensuel VOICES/VOIX de septembre. Voici ce que notre éditeur Michel Pleau en a pensé : 

Le poème d’Alice Blondin met en scène une personne qui s’accroche à ses souvenirs « qui partent au vent » et cherche à rester présente à elle-même. La poète, sincère et touchante, fait entendre une voix qui cherche à dire ce qui échappe. Vraiment très beau!

Jeune fille aux cheveux longs

Alice Blondin

Année: 5e secondaire / 11e année
Collège Esther Blondin
St-Jacques, QC

« J'ai fait ce poème en classe comme production écrite. Je ne me suis inspirée d'aucun autre poème ou d'exercice existant. Je me suis inspirée du vécu de ma grand-mère et j'ai laissé libre cours à mon imagination. »

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